Pour des raisons pratiques, elle eut lieu cette année le samedi 30 avril, l'anniversaire du Saint Patron étant le 29 avril.

A l'image des anciennes processions qui se déroulaient toute l'année à chaque évènement religieux et se menaient de par la ville, d'église en église, celle-ci eut pour point de départ l'église Saint-Jacques et pour point d'arrivée l'église Sainte-Madeleine.

Eglise Saint-Jacques : allocution avant le départ de la procession.

Les musiciens accordent leurs instruments avant le défilé.

La procession traditionnelle retraçait l'itinéraire miraculeux de Saint Aphrodise du lieu de son Martyr, place Saint-Cyr, au lieu du refuge qui devint son tombeau, la crypte Saint-Aphrodise.

A la procession traditionnelle dont nous allons donner la composition, s'ajoutaient cette année, deux dromadaires véritables et leurs compagnons humains dont Béziers remercie la présence.

Suivaient dans l'ordre :

• lou Camel et son guide le Papari dans son costume ubuesque

• les bandes folkloriques de Béziers, la farandole biterroise, hommes et femmes en costumes locaux munis de leurs instruments à faire danser, accordéons, hautbois, tambours et vielles

puis des habitants dont on peut regretter qu'ils ne fussent pas plus nombreux et enfin, en robe lie-de-vin comme de bien entendu, figurant les consuls, les chevaliers de Sant Andiú de la Galinière, confrérie vineuse du Languedoc.

Le défilé prit par les petites rues au tracé tout médiéval qui entourent les anciennes arènes, empruntant la rue Saint-Jacques pour rejoindre le lieu du supplice : place Saint-Cyr

à l'angle de la rue saint Jacques et de la rue Canterelles qui est l'un des morceaux de la voie Domitia le plus raide que l'on puisse trouver, et s'en alla vers la mairie, la contournant pour une pause dansante près de la fontaine de la rue du 4 septembre, prit par la rue Mairan au milieu des boutiques tandis que revenus à la lumière, rue de la République, l'un des dromadaires gourmand et bien vivant cueillait au passage quelques feuilles sur un arbre municipal.

La seconde pause se fit place du Marché au Bois où l'on avait prévu pour les enfants quelques animations sous forme de jeux géants d'inspiration ancienne qui sont régulièrement sortis en plein air lors des manifestations festives, toutes ces dernières années, et sans doute, l'une des initiatives les plus réussies.

Danses et musique place du 11 Novembre dite du Marché au Bois

Quelques stands exposaient terraillettes (dinettes) de terre cuite vernissée pour les fillettes et les grands-mères et oiseaux siffleurs pour garçonnets disparus, jouets vendus à la Saint Aphrodise et dont les anciens disent qu'ils donnaient autrefois pour les enfants, comme un air de  Noël. Un couple de boulangers du quartier vendaient des coques, ces petits pains qui sont paraît-il la seule pâtisserie (je dirai plutôt viennoiserie) typiquement biterroise.

Ensuite vint le temps de la cibado, offrande remise au chameau à la Maison du Potier, proche de l'Eglise Saint-Aphrodise. Le Potier étant celui qui recueillit et nourrit le chameau de Saint-Aphrodise après son martyr. Cette offrande sera renouvelée un peu plus tard par le Maire, M Couderc, après la messe célébrée dans l'Eglise de la Madeleine.

Nourrir le chameau, nourrir la population de pain blanc (les coques) et de vin blanc, nourrir la chrétienneté, nourrir Béziers inscrit dans la tradition occitane, n'était-ce pas là le thème de la journée ?

Deux phrases symboliques ornent les flancs de bois drapés de toile du Lou Camel aux allures carnavalesques, et j'ai le goût de les observer munies de plusieurs clés qui mènent à un mystère qui dépasse l'histoire locale : ex antiquitate renascor, je renais de l'antiquité,  sen fosso nous sommes nombreux.

Vous pouvez les lire sur les photos ci-dessous.